Ailes de raie – déclinaison

Le problème, quand on fait chanter un choeur d’enfants, c’est qu’il faut qu’il y ait beaucoup d’enfants…
Eh oui…

Alors vous voilà, devant votre centaine de schtroumphs, à 15h30 bien sonnées, avec une délicate mission: les faire chanter, en même temps, juste, et joli si possible…
Le problème, c’est qu’à 15h30, ils sont assez fatigués, et pas mal énervés… Et vous AUSSI…

« Attention, les enfants…. Ouhouh, les enfants??? Vous savez à quoi ça sert un chef d’orchestre??? A vous faire partir tous en même temps, alors non, faut pas regarder ce qui se passe au plafond, ni derrière vous, oui, même si votre copain vous donne des coups de pieds, faut pas quitter le chef des yeux!! Allez, hein, on y va…Ouhou???« 
Purée, je sais même pas s’ils m’ont vue…

Je ne me plains pas pourtant avec cette centaine là… Ils chantent en chorale (et vraiment bien d’ailleurs!) depuis plusieurs années déjà, projet d’école sympa à l’appui…

Mais pour certains, quand même, y a des détails à revoir:
Non, on ne peut pas taper la discut’ en plein milieu d’un chant… Parce que ça ne se fait pas, voilà…
Non, on ne doit pas faire exprès de chanter faux pour faire marrer la bande à Kevin (y a toujours un Kévin, Marvin, Jordan ou assimilé qui fait le kéké et qu’est chef de la bande sus-citée, vous remarquerez…)
Oui, Zézette le Tamagotchi peut attendre une petite heure avant de se faire nettoyer sa crotte, d’ailleurs c’est interdit à l’école… hop-là, confisqué…
Oui, Andréa, si tu ricanes avec ta copine pendant le canon, ça peut me faire m’empatouiller avec mes paroles et mes trois groupes, et ruiner le chant entier, alors merci d’arrêter!!!! (pourquoi tu dis que je sers les dents!!??).
Oui, la maîtresse est toute rouge et elle a l’air un peu folle, parce que le spectacle est dans… oh mon dieu, je préfère ne pas y penser… et vous êtes incapables d’aligner deux chansons sans vous mettre à discuter/bousculer/rigoler, donc, oui, ça me stresse, et … oh mon dieu, donnez-moi un truc à fumer!!!!!!!!! (lol, meuh non, pas devant les gosses, et non, pas des trucs qui font rire… j’ai pas du tout envie de rire de toute façon)

Enfin, à la base, si je fais ça, c’est pour le plaisir, non?????

Heureusement, il est un (trop bref!) moment, celui où les voix d’enfants se mêlent, en une cristalline harmonie, dans un tempo parfait, où je vous jure que j’ai la chair de poule… Et à ce moment-là, je les regarde, ils sont tous là, avec leur mine concentrée, leurs visages tour à tour froncés ou souriant, leur façon d’articuler en ouvrant grand la bouche, surtout celui du premier rang qui a un épi sur la tête et qui est vraiment à l’ouest…
A l’intérieur, la maîtresse profite, profite, profite… si je pouvais, je fermerais les yeux pour mieux profiter… (mais malheur!!!! ne jamais fermer les yeux devant une centaine d’enfants, même pas pour cligner!!!)…

Hop-là!!! c’est fini, ils recommencent à discuter… Soupir…
Retour en classe, je retrouve ma raisonnable vingt-sizaine de morpions « à moi ».
« T’inquiète pas maîtresse, là on parle, mais le soir du concert on sera trop sages!!!
– Oui, mais moi d’ici là je serai morte d’angoisse, scouick le chef d’orchestre…
– Hihihi, maîtresse… c’est pas possible… »

Oh purée, si, ça l’est!!!

Alors pour calmer l’angoisse, un petit poisson fondant, fondant, fondant… Des anges des mers dans ma cuisine, pour compenser des diablotins à l’école…

Jusque là j’évitais la raie même si j’adorais ça parce que je trouvais que 1) ça pue, 2) je les ratais à chaque fois. Mais tout ça c’est fini, grâce à Patrick qui a fait un article génial dessus.

Ailes de raie détente pour chèfe de choeur surmenée – déclinaison…

La base: – Préparer un bouillon avec sel, poivre, laurier, thym, clou de girofle, et surtout une belle rasade de vinaigre de vin (c’est ce qui lui ôte son odeur d’amoniaque) et mettre sur le feu jusqu’à avoir un petit bouillon.
– Pocher vos ailes de raies dans ce bouillon 5 minutes (cela dépend en fait de la taille de vos ailes, les miennes étaient des portions de 600g environ)
– Sortir délicatement les ailes, bien les égoutter et retirer la peau (avant, je m’énervais bêtement àles peler crues, ce qui est trèèèès pénible… aujour’hui je suis zeeeennn…)
– Les réserver jusqu’au moment de passer à table.

1ère version: ailes de raie au beurre persillé.
– Fariner les ailes précuites, les poeler quelques minutes sur chaque face dans une noisette de beurre et un pschitt d’huile d’olive.
– A part, préparer une persillade (deux gousses d’ail écrasées, 1 belle poignée de persil hâché et 30 grammes de beurre clarifié)
– Dresser les assiettes: une aile, du beurre persillé, des pommes de terre vapeur, deux feuilles de salade….

Et voilà!!!
Simplissimes et délicieuses… Révélation de la cuisson au bouillon, que tout le monde devait connaître sauf moi (!), pour avoir de belles petites ailes pas abîmées, savoureuses, et surtout dont l’odeur ne s’installe pas dans votre salon pour quinze jours!!!
Encore une fois, je dis « Merci Patrick » , lire ton blog et apprendre des trucs m’évitent de claquer toutes mes économies en séances chez le psy… ou en cours de kickboxing!!! lol


2ème version: alies de raie sauce thaïe (photo n°2, recette à venir)

3ème version: ailes de raie au beurre de coriandre
– Fariner les ailes précuites, les poeler quelques minutes sur chaque face dans une noisette de beurre et un pschitt d’huile d’olive.
– A part, préparer un beurre de coriandre: beurre clarifié, une gousse d’ail écrasée, une belle poignée de coriandre fraîche ciselée, un beau morceau de zest de combava (râpé ou infusé).
– Servir l’aile nappée de ce beurre, avec du riz ou une belle salade assaisonnée d’une vinaigrette à la citronnelle, une rondelle de citron et des piments oiseaux à croquer.

Et voilà!

Tout aussi simples, avec un petit parfum exotique qui leur va bien, et le piment… Mmmmm… Et la texture, mmmm…
Les ailes de raie sont devenues le poisson préféré de Doudou, par contre les filles n’en raffolent pas… Décidément, ces drôles…

Ca me fait penser… Ce serait peut-être moins difficile de faire chanter un banc d’anges des mers…
…plutôt que ces diablotins sur leur banc!!

À propos de Véro

Maman, maîtresse et cuisinière. Ce blog suit mes aventures culinaires depuis 2006. Bordeaux, Java, Nouméa, tout ça dans ma cuisine ! Cuisine du monde, cuisine de grand-mère, cuisine du coeur... Bienvenue !
Cette entrée a été publiée dans Douce France, Poisson. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *