Vive les p’tits apéros : Tome 7 – Verrines mousse d’asperge et lomo au piment d’espelette

Ben dis donc, pas de tout repos la classe de mer avec les CM…
Les gosses ont beau être adorables la plupart du temps, il y a quand même des moments de solitude, même si on n’est jamais vraiment seul (ben ce serait trop beau…)

Prenez le groupe Kayak de mer, par exemple.
A l’école je les avais bien prévenus : « Le kayak est une activité assez physique et fatigante, à réserver pour les plus grands, et les plus costauds… T’es sûr Tom que tu ne préfèrerais pas plutôt le char à voile ??? »
Tom fait 1m10 et 25 kilos tout mouillé. Je le verrais vraiment mieux au char à voile.
Mais non, Tom préfère le kayak.
Je  ne veux pas lui faire de peine, je me dis qu’après tout, c’est sa première classe de mer, autant qu’il choisisse vraiment son activité.
Forcément, une fois sur l’eau je regrette, et me dis que j’aurais dû insister, je sais pas, utiliser une ruse… Vraiment…

Le moniteur de kayak, un peu imprudent je trouve (mais sexy en diable il faut le dire !!!), ne m’aide pas : il fait partir les gosses de la cale du port, là où il y a de la vase partout.
Apparemment ce n’est pas du tout du goût des filles…
« Maîtresse, je suis dans la vase !!! Bêêêêrk, ça puuuuue !!!
– Ben pourquoi est-ce que tu as été te fourrer là, aussi ? Eh ben, sors maintenant !!!
– D’accord…. mais maîtresse, j’y arrive paaaaas !!!!
– Ecoute essaie plus fort, je ne peux pas te porter !
– Bon… Maîtresse, y a ma chaussure qu’est restée coincée dans la vaaaaase !!!
– Ah… eh bien essaie de la récupérer !
– Mais comment je fais ??? »
Je ris. Ce n’est peut-être pas très gentil, mais je suis humaine, avant d’être instit.
« Hé bien, mais tu as des mains, tu t’en sers ! Allez cocotte, tu plonges ! »

La cocotte en question farfouille dans la vase 5 minutes avant d’extraire un truc glauque avec un grand bruit de ventouse.
Swlooosh !!!
« Ah ! C’est bon je l’ai !!!! …. Ah, non, c’est un emballage plastique… »

5 minutes plus tard, la chaussure est enfin récupérée. On se dépêche de monter dans le kayak, et de rejoindre les autres. Enfin, on se dépêche, façon de parler.
« Attention Florian, si tu restes dans cette trajectoire tu vas rentrer dans le voilier, pagaie à gauche toute ! A gauche, gauche !!! A GAUUUUUCHE !!! »
En CM2, ils sont sensés reconnaître leur droite de leur gauche, non ? Surtout le Florian en question, qui certes a toujours deux TGV de retard mais qui est tout de même brillant ?
Une fois le voilier embouti, je lui demande :
«  Lève ta main gauche, pour voir ?
Pas de doute, il lève la main droite. Avant de marmonner, avec une voix qui pourrait être celle d’un paresseux si les paresseux savaient parler :
– Ahhh, beeen nooon… c’est vraiiii… ça c’est la droiiiite…
– Oui, tu vois, il faut pas confondre, car mine de rien c’est important !!! »
Avec ces gosses, mieux vaut avoir deux de tension

Le moniteur me regarde en rigolant.
Il rigole moins quand, deux minutes plus tard, tout le groupe s’est à nouveau enquillé sur un banc de vase. Ahahah, il faisait le malin, tout à l’heure ! Cette fois, je me dégage en vitesse et je le laisse sortir les boulets les enfants de là. Il y a quatre ou cinq gars un peu plus dégourdis qui ont envie de faire du kayak, pas de passer leur matinée échoués sur un banc de sable, alors moi je les accompagne.
Ma collègue et le beau moniteur peuvent bien gérer… C’est moche, je sais, mais vous savez ce qui est encore plus moche ??? Tirer tout un groupe vers le bas, surtout quand il y a de la vase au fond… 🙂

Je file comme le vent, avec les grands costauds qui d’habitude ont plutôt tendance à être la cible des moqueries parce que ce ne sont pas des génies en maths, et qui sont tout contents que maîtresse aille affronter les vagues avec eux.
Et encore plus contents quand maîtresse tente un demi-tour mais prend une vague de côté et finit à la flotte.
Carrément euphoriques quand je remonte dans mon kayak et que je les arrose copieusement avec ma pagaie.
Après s’être bien amusés, on retrouve le groupe des « petits », qui regardent des coquillages sur l’estran rocheux, avec le beau mono qui semble avoir compris à qui il avait affaire… Il repart avec tout un tas de petits canards attachés à son kayak. Moi, j’essaie d’empêcher les « costauds » de rire trop fort, mais j’ai un peu de mal car je me marre bien moi-même…

Je me dis que je fais un beau métier. Et que j’aurai bien mérité un bon apéro en rentrant !!!
Apéro light because régime… Mais apéro quand même !!! 🙂

Verrine de mousse d’asperges et miettes de lomo au piment d’espelette

500g d’asperges blanches (de belles asperges achetées au marché de Libourne) – 10cl de crème liquide entière – 6 tranches de lomo au piment d’espelette – sel, poivre
un siphon, deux cartouches de gaz

Version régime : remplacer la crème liquide par deux petits suisses 0% ou par deux fromage frais 0%, et remplacer le lomo par de la viande des grison ou de la bresaola.

– Eplucher les asperges : couper la base sur 2 cm, puis éplucher à l’économe en partant de la base et en s’arrêtant avant la pointe.
– Faire cuire les asperges, 6 minutes à la cocotte minute.
– Lorsque les asperges sont cuites, les mixer avec leur jus de cuisson, très finement, à l’aide d’un mixeur plongeant.
– Passer les asperges au tamis, en enlevant à la cuillère les fibres qui restent dans le chinois: il ne doit plus rester de fils du tout dans la « soupe » !

 
– Ajouter la crème liquide, saler, poivrer.
– Verser le mélange dans le siphon.
– Fermer (attention au joint !), gazer avec les deux cartouches, tête en bas, et secouer.
– Réserver au frais.

– Préparer les verrines : verser au fond de chaque verrine une pointe de sel (le sel parfumé à la truffe est délicieux avec les asperges !)
– Couper quelques petits brins de ciboulette pour la déco.
– Hacher menu les tranches de lomo.

– Au moment de servir l’apéro : pocher la préparation à l’asperge dans les verrines.
– Surmonter de miettes de lomo, et d’un brin de ciboulette pour la déco.

Et voilà !!!

Se régaler…
Se dire qu’on est bien, et que deux
enfants ça suffit largement ! 🙂

PS pour ceux qui se demandent ce qu’est le lomo :
C’est du rôti de filet de porc très prisé dans le pays basque et en Espagne. On peut le cuisiner comme un rôti normal, en sauce, ou en version séchée, comme pour cette recette. On en trouve très facilement dans le sud, et peut être remplacé par d’autres viandes séchées (serrano, jambon de Parme, magret etc.)

À propos de Véro

Maman, maîtresse et cuisinière. Ce blog suit mes aventures culinaires depuis 2006. Bordeaux, Java, Nouméa, tout ça dans ma cuisine ! Cuisine du monde, cuisine de grand-mère, cuisine du coeur... Bienvenue !
Cette entrée a été publiée dans Apéro, Entrées, Mises en bouches, avec comme mot(s)-clef(s) , , , , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *