New York City – Day Four : Liberty, Ellis Island, Brooklyn and Junior’s cheesecake

Day Four.
Attention, it’s going to be a WILD day !!!
Ce matin, on met nos baskets et on ne faiblit pas !

Il y a une attraction incoutournable à New York, et pourtant c’est celle qui me dit le moins. Depuis qu’on est arrivés, je remets la visite à plus tard, en prétextant la fine neige matinale, le vent venu du large qui doit souffler, une ampoule sur mon talon droit. Bref. Pourtant, on ne peut pas ne pas y aller. Aujourd’hui le temps est assez clément, c’est le jour ou jamais.


On étudie 5 minutes le metro map, histoire de ne pas avoir besoin de sortir notre plan en plein rush dans les wagons, et hop, direction Downtown et le South Ferry qui nous mènera vers Elle.
The Statue of Liberty, bien sûr !

Avant de vraiment commencer la journée cependant, un solide petit dej’, à l’Europa Café, comme d’hab. La serveuse derrière le comptoir est toujours aussi lymphatique mais le gars qui nettoie les tables commence à nous envoyer des petits sourires qui veulent dire « Ah, tiens, les revoilà ceux là ! Les goinfres de la table près de la fenêtre« 
J’aime bien avoir l’impression qu’on a nos petites habitudes, à New York. J’ai un peu envie de rester pour toujours.

 

Ce matin je me laisse tenter par un petit Oatmeal, porridge chaud à l’avoine. Comme pour tout à New York, on se le fait faire « sur mesure », avec un choix d’autant de toppings que l’on souhaite.

My own special oatmeal : brown sugar, granola (granolaaaaa !!!!! lol), strawberries (ben non, c’est pas la saison, mais elles sont là, de toute façon, alors… :-)) et cannelle.

 

Il est encore bien chaud, très onctueux. Pourtant j’ai choisi la version fat-free skim milk, histoire de limiter les dégâts (HAHAHAHA, elle est bien bonne celle-là, comme si ça allait suffire…). Autant dire qu’avec les fruits et le lait écrémé, c’est carrément diététique. Pour ainsi dire.
Mon oatmeal est juste sucré comme il faut (pas trop, à mon agréable surprise !). Fondant et croustillant à la fois grâce au granola… bref.
Un vrai régal, que j’ai ADORE.
Bon, pour ceux qui suivent, sachez qu’il ne s’agit pas des Granola avec un « G » majuscule, genre biscuits au chocolat tout droit venus de l’Enfer de la Tentation, hein ! Mais bien d’un mélange de céréales et fruits secs, cousin du muesli en plus croustillant.

 

J’arrive à trouver encore un peu d’appétit : je croque dans le eggs and bacon sandwich de Nico, j’avale un petit jus d’oranges pressées, et hop, nous voilà partis.

Le métro est bondé. Une fois passée Canal Street station, cependant, les places deviennent plus nombreuses. On fini carrément tous seuls dans le wagon : pour voir le Financial District se remplir d’hommes à cravates et attaché-case, il aurait fallu se lever un peu plus tôt !

En face de nous, la station du ferry de Staten Island. Ce doit être sympa à faire, à la nuit tombée. Mais nous lui tournons le dos, pour diriger nos pas vers le château Clinton, où on échange nos City Pass Vouchers contre nos tickets combinés Satue + Ellis Island.

Le ferry passe environ toutes les 20 minutes à 1/2 heures. En attendant, on fait la queue, on enlève nos ceintures et on se fait fouiller les sacs, comme à l’aéroport. Malheur à moi, j’ai oublié une petite bouteille d’huile de parfum dans ma trousse de maquillage, et ma fille oublie d’enlever sa ceinture. Les douaniers/guides/policiers nous jettent un mauvais regard. J’ti jure missié, on est des gentils !!! On tremble dans nos chaussettes. Finalement, le policier qui a inspecté mon sac me sourit, et me sort une blague sur le sac à main des femmes. Comment on dit macho, en anglais ? 🙂

Après avoir remis nos chaussures, on se retrouve parqués comme des immigrants italiens dans un hangar où volètent des moineaux grassouillets. Il ne nous manque que les valises en carton et l’ambiance sera parfaite.
Un petit coup de ferry plus tard, on a le nez et les oreilles gelés et écarlates. Le vent venu de l’Atlantique fait pleurer nos yeux. Ou est-ce le spectacle de la Liberté Eclairant le Monde qui nous émeut ?
Y a pas à dire, elle est sublime.

Je ne regrette pas d’être là.
C’est vrai, elle est assez petite finalement. Si on veut grimper dedans il faudra à nouveau faire la queue, à nouveau se faire fouiller le sac, et ensuite grimper péniblement derrière une mamy qui ralentira la cadence.

Nous on reste en bas, et on n’arrête plus de la regarder, de la photographier.
Sous tous les angles.
On entend quelques touristes français se rengorger : « C’est un sculpteur français qui l’a construite, quand même ! ».
Je parie qu’ils ne connaissent pas son nom, mais laissons-les se rengorger.

Je ne sais pas, de la voir là, sous nos yeux… Elle a l’air complètement magique. Elle représente des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui ont tout quitté, qui ont traversé les océans sans savoir vers quoi leur navire les portait. Vers une vie meilleure ? Vers la richesse ?
Vers l’esclavage et la violence des maîtres ? Vers les champs de coton ? Même si en 1886, l’année où elle fut inaugurée, l’esclavage était déjà aboli depuis 20 ans, Liberty porte sur son visage, mieux que tous les symboles américains, le paradoxe de son peuple.

Pour la petite anecdote (je suis maîtresse d’école, quand même !) : vous savez pourquoi elle est toute verte ? Parce qu’elle est recouverte de cuivre, qui en s’oxydant prend cette belle couleur vert d’eau. Comme certains toits de gratte-ciel de Manhattan !
Bon, voilà, j’arrête.

Vision mythique : Liberty sur fond de Downtown skyline.
On rêve les yeux ouverts.

Un petit tour au Gift Shop de l’île, c’est de là qu’on poste nos cartes postales. Et qu’on s’achète les INCONTOURNABLES couronnes en mousse (elles seront parfaites pour les American and English days que j’organise à l’école).
On reprend ensuite le ferry, direction Ellis Island.

 

La fameuse île où tous les immigrants arrivaient, après leur long voyage depuis l’Europe. C’est là qu’ils étaient enregistrés et soumis à des tests médicaux avant d’avoir le droit d’espérer pénétrer dans le Nouveau Monde.

Ils passaient des heures dans ces bâtiments, envoyés de salles en salles, histoire de vérifier qu’ils n’avaient ni déficiences mentales, ni malformations physiques, ni maladies contagieuses. Certains étaient envoyés dans les ailes de l’hôpital le temps d’aller mieux. D’autres voyaient les portes du rêve se refermer sous leurs yeux, et se faisaient renvoyer d’où ils venaient, là où ils n’avaient plus rien, où plus personne ne les attendait.

On s’assied dans la Registry room, sous son plafond voûté, imaginant ce temps où elle résonnait des bruits de milliers de voix, de milliers de pas. On passe  de salles en salles, comme les immigrés de l’époque.
A l’étage, le paradoxe américain nous prend les tripes : les anciens immigrés qui soudain souhaitent fermer les frontières, les pancartes racistes, « This is an all White Neighborhood : Japs go away« . (= »Ce quartier est réservé aux Blancs : Japonais allez vous-en« )

A un moment, il n’y a plus assez de richesses à partager.
L’immigration, ça va quand c’est pour son bonheur à soi. Quand c’est les autres, ça devient pénible. Envahissant.

De toute évidence, New York a conscience de ses erreurs.
Elle pourrait cacher ces choses, elle les expose. C’est déjà ça.
Une pancarte au rez-de-chaussée ne permet pas d’occulter le lourd passé esclavagiste.

1720’s,1740’s, 1750’s, années funestes pour les Africains à fond de cales.

La visite me laisse un goût d’amertume.
L’un dans l’autre, je pars avec un sentiment de tristesse, de « grisaille ».
Plus que l’espoir de ceux qui purent entrer en tant qu’hommes libres, j’en garde l’abattement de ceux que les Etats-Unis refoulèrent aux frontières, et le désespoir de ceux qui y entrèrent privés de tous les droits élémentaires.
Allez savoir pourquoi…
Une étudiante des Civil Rights reste une étudiante des Civil Rights. 🙂

Retour à Manhattan.
On dit au revoir à Liberty, qui s’éloigne doucement et devient toute petite au large. Welcome back in NYC, 21st century !

On a faim.

Brooklyn est à 5 minutes en métro, on décide de franchir le fleuve et d’aller casser la croûte dans le quartier qui est réputé pour être le nouveau quartier baba chic de la ville. En plus, c’est parfait, j’ai repéré un des restaurant Junior’s par là-bas, sur Flatbush Avenue. Il paraît qu’ils font des cheesecakes à mourir ! (Vous pouvez aller baver sur leur site. Moi je préfère éviter, c’est trop dur :-))

 

Junior’s est l’endroit parfait si vous souhaitez grignoter un bout à la American Way : surtout pas de choses lights, surtout pas de mini-portions (pas même de portions normales !), des tonnes de Comfort food bien calorique !

Et notre choix (attention, on peut prendre des kilos rien qu’en regardant les photos !) :

Le pain. Heu, pardon…. THE bread !

Le corn bread est moelleux et delicious (trop sucré pour Nico, qui trouve que décidément, ça ne ressemble qu’à un gâteau. I love it !). Et les petits pains sont… Arghhh !!! GORGEOUS !!! Comment fait-on ces petites merveilles ??? Ils me rappellent presque certains beignets que je mangeais à Nouméa, quand j’étais petite…
Malheureusement, on ne peut pas se gaver de pain. On se doute de la taille des plats qui nous attendent.

Et en effet…


Mon plat: le « Something different« .

Le serveur me dit que j’ai fait un very good choice. Vu son gabarit et la taille de ses biceps, je me dis qu’il n’a sûrement pas un appétit d’oiseau et que peut-être, j’ai choisi un truc un peu copieux.

Mouahahah… Un peu copieux…

Des crispy potato pancakes (galettes de pomme de terre frites), entourant une tonne de boeuf tranché fin, bien moelleux.
Sandwich accompagné de sa « apple sauce » (plus ou moins de la compote de pommes froide, parfaite pour alléger et rafraîchir un peu !), et de « gravy » légèrement aigre-douce (sauce brune faite je pense avec du fond de veau ou de boeuf).

Un régal, mais, est-ce besoin de le préciser, je ne peux pas avaler tout ça ! J’ai surtout le sentiment qu’avec un plat pareil, je pourrais nourrir plusieurs personnes pendant au moins trois jours. Je culpabilise en essayant d’imaginer combien de grammes de vache cela représente.

Heureusement, Nico m’aide… Surtout qu’il a mal choisi, il a eu envie d’un poulet teryiaki qui aurait été bien meilleur dans un restau japonais.
Les filles sont restées très classiques en choisissant les plats les plus typiques pour les US kids.
A la fois, ils savent vraiment bien les faire, rien à voir avec les nuggets du Mc Do !


La grande avale entièrement son Fried Chicken Filet. Pourtant c’était vraiment big ! De vrais aiguillettes de poulet, tendres et pas grasses. Ne vous fiez pas à la taille des frites, on aurait dit des barreaux de chaise.

La petite quant à elle laisse la moitié de ses Mac ‘N’ Cheese. Qui étaient pourtant meilleurs que chez EJ’s Luncheonnette. Ultra crémeux, plus chargés en cheddar. Mais vraiment big aussi !


Mon homme réussit quand même à nettoyer son assiette. Aidé avec une petite bière locale, ça passe bien…

Devinez pourquoi on n’a pas pu prendre de cheesecake en dessert, finalement ??? 😀

Après tout ça, on n’est pas contre l’idée d’une petite marche pour digérer.
On va être servis !

On décide de rentrer à Manhattan… à pieds, par le Brooklyn Bridge, bien entendu. Nous voilà en train de marcher tranquillement. Puis un peu plus vite. Finalement on est quasiment au galop : on vient de se rendre compte que si on presse le pas, on sera sur le Bridge pile poil on time pour admirer the sunset.

Et nos calculs furent bons.
Encore une fois (combien de fois ai-je eu cette sensation depuis que je suis à New York ?), on croit rêver.
On mettra plus d’une heure pour traverser le pont, tant on prend plaisir à être là.


Le Manhattan Bridge.
Juste derrière, l’Empire State Building, et encore derrière, le Chrysler Building.
Mythique, je vous dis…

Malgré la beauté du paysage, il faut rentrer. Difficilement, je range mon appareil photo, et on accélère de nouveau le pas. Nous devons retourner à l’hotel pour récupérer nos places de spectacles. The Lion King nous attend au Minskoff Theater, sur la 48th ! (je vous avais dit que la journée serait sportive !) On assure comme des bêtes dans le métro : on prend la ligne NQ à City Hall, juste derrière le Brooklyn City Hall. On remonte jusqu’à la 42nd, et là on attrape la ligne 1 jusqu’à la 50th. On pourrait presque passer pour de vrais commuters ! (sauf que j’ai une gamine qui pendouille à chacun de mes bras).

Que vous dire du spectacle ?
Que c’était le show à l’américaine. Beau, drôle, génial. Même pas « gueulard » comme je déteste, et comme les artistes afro-américains peuvent l’être quand ils en font trop (qu’on ne se méprenne pas, tous mes artistes préférés sont afro-américains !!! :-))
Bref, une excellente soirée, façon Broadway !

Quand on ressort, vers minuit, le « Something different » est un peu loin. On s’arrête pour commander deux hot dogs et un « chicken kebab sandwich » dans un Sabrett Kart, ces roulottes à hot dogs, bagels, muffins et autres doughnuts. Les hot dogs sont… des hot dogs. Par contre, la brochette de poulet est l’une des meilleures choses que j’aie mangé de ma vie ! Bien grillée, still juicy. Bien assaisonnée. Dans le froid de la nuit au coeur de Times Square, je vis un moment culinaire fabuleux.


Et avant de rentrer, petite séance photo. Ben quand même…

 

 

 

 

 

 

 

À propos de Véro

Maman, maîtresse et cuisinière. Ce blog suit mes aventures culinaires depuis 2006. Bordeaux, Java, Nouméa, tout ça dans ma cuisine ! Cuisine du monde, cuisine de grand-mère, cuisine du coeur... Bienvenue !
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