Les crumpets de Bill Granger

 

Début 2010 plus dur que prévu. Plus je vieillis, plus je ressens d’empathie. Pour tout et tout le monde. Du coup les informations deviennent un vrai moment difficile. Impuissance, horreur, émerveillement face à la dignité et au courage des gens qui affrontent le pire. Crainte, désolation, épouvante face aux statistiques écolos alarmistes et à cette Terre qui peut d’un coup d’épaule envoyer valser ces pauvres fourmis inconscientes que nous sommes.
Je me rappelle, quand j’étais jeune (mais genre, vraiment jeune, 20 ans !), que ma meilleure amie et moi on s’agaçait de sa belle-mère qui pleurait en entendant les nouvelles sinistres à la radio. « Faut quand même pas exagérer, c’est triste mais bon ! De là à en pleurer ! Tu crois que c’est juste parce qu’elle est vieille ? »
Aujourd’hui c’est moi la vieille, faut croire.
Parfois je préfèrerais être ignorante, hermétique, égoïste ou les trois. Ce doit être plus simple de s’endormir la nuit…
Oui, je sais, quel culot de dire cela tout en publiant des photos de gourmandises dégoulinant de bien-être et de confort ! Ce n’est pas du culot, je vous assure, juste le paradoxe quotidien de la petite citoyenne moyenne qui doit continuer de vivre sa vie de famille et ne peut pas se mettre au fond d’un trou à moins d’y entraîner enfants et mari.

Ou alors ce sont les virus que je collectionne qui me transforment en loque/éponge à émotions ? On va dire que c’est sûrement ça.
Je n’aurais pas dû narguer 2010 comme ça, cette peau de vache se venge !
Plus du tout envie de cuisiner des derniers temps (estomac en berne + moral dans les socks = casseroles au chômdu), mais ça tombe bien, j’avais plein de recettes en stock.

Par exemple, les crumpets de Bill. Un peu de légèreté et de superficialité pour contrer le poids de l’actualité !


Bill Granger. Pas franchement mon style d’homme, mais écoutez ça mesdames et défaillez comme il se doit : ce chef est Australien. Mieux encore : ce chef a ses restaurants à Sydney !!!
Alors, déjà amoureuse ?

Moi oui.
J’aime tellement Sydney que si vous me présentiez un chihuahua chauve et bavant en me disant « Il vit à Sydney », j’en tomberais raide dingue dans la minute. Sydney, son centre ville, ses boutiques, ses ports, son aquarium, ses sandwichs géants, ses palmiers, sa mer, son Harbour Bridge… c’est MA VILLE PREFEREE au monde.
(édit de mars 2010 : bon, OK, finalement je sais pas si c’est pas New York City, ma ville préférée au monde :))
Alors quand je trouve sur internet le livre : « Bills Sydney Food« , je fonds sur ma proie tel mon chat sur une mouche qui buzz contre la baie vitrée.


Et je ne regrette pas. Des recettes simples, pas un poil sophistiquées, mais toutes plus yummylicious les unes que les autres. Ces petits crumpets, par exemple. Recette britannique par excellence, mais voilà, pour moi les crumpets c’est australien avant… chacun ses repères, moi je suis née la tête en bas.
Ca fait un bail que j’ai craqué sur ce bouquin, allez savoir pourquoi c’est maintenant que je vous présente enfin :

Les crumpets de Bill
pour se faire entrer le moral dans la peau à grand coup de louche

1 + 1/2 cup de lait (soit 375 ml) – 1 cuillère à soupe de sucre – 7g de levure de boulanger sèche – 375g de farine – 1 pincée de sel – 1/2 cuillère à thé de bicarbonate de soude
Pour servir : du beurre et de la confiture au choix (la mûre, c’est franchement bien !!!)


Matériel: des cercles à pâtisseries (l’idéal est de 6 ou 8cm, mais si vous en avez des plus grands ce n’est pas grave, vous mangerez vos crumpets coupés en deux, comme moi )

Prévoir une heure à une heure et demi de repos !

– Verser le lait dans une casserole et chauffer jusqu’à ce qu’il soit à peine tiède (attention, le lait trop chaud tue la levure !)
– Verser le lait tiède dans un bol avec le sucre et la levure. Laisser reposer 10 minutes, le lait va commencer à faire des petites bulles sous l’action de la levure.
– Tamiser la farine et le sel dans un deuxième bol (enfin, ça c’est Bill qui le dit, moi je ne tamise jamais ma farine, je la fouette !).
– Ajouter progressivement le lait tiède dans la farine, et battre au batteur électrique jusqu’à ce que le mélange soit bien homogène.
– Couvrir d’un linge propre, et laisser reposer pendant une heure à une heure et demi dans un endroit tiède (le sol de ma salle de bain pour moi, près du chauffe-serviettes  :-)). La pâte doit doubler de volume et se couvrir de petites bulles assez laides…


Assez laid, non ?

– Mélanger le bicarbonate de soude avec 200ml d’eau.
– Ajouter ce mélange à la pâte levée, et battre à nouveau au batteur électrique.
– Graisser les cercles à pâtisserie.
– Faire chauffer une poêle anti-adhésive, et y déposer les cercles graissés.
– Faire fondre une noisette de beurre dans chaque cercle, puis y verser une belle louche de pâte.

– Laisser cuire environ 10 minutes, à feu doux, le temps que le dessous devienne assez rigide, et que le dessus soit suffisemment pris pour ne pas trop couler au moment de retourner les crumpets.
– Retourner délicatement les cercles avec une spatule plate. Dégager les contours des crumpets avec une fine lame de couteau, et laisser cuire l’autre côté du crumpet une dizaine de minutes également.
– Ôter du feu, couper en deux et déguster recouvert de beurre et de confiture.

Et voilà !


Ces crumpets se gardent très bien une semaine, dans une boîte hermétique. Dans ce cas, ne les coupez qu’au dernier moment, et passez les moitiés de crumpets au grille-pain avant de déguster.

A bientôt 33 balais seulement, pas questions de sombrer dans la déprime, n’est-ce pas ?
J’ai sorti l’artillerie lourde : avec mes crumpets tout chauds et croustillants, rien de tel que ma confiture de mûres du jardin. Je ferme les yeux, je serre les poings, et je suis presque un peu optimiste et pleine d’un peu d’espoir pour l’avenir. J’ai les crumpets de Bill !!!

À propos de Véro

Maman, maîtresse et cuisinière. Ce blog suit mes aventures culinaires depuis 2006. Bordeaux, Java, Nouméa, tout ça dans ma cuisine ! Cuisine du monde, cuisine de grand-mère, cuisine du coeur... Bienvenue !
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