BLOG APPETIT #9 – Filets de sardines et tomates cerises confites version Pacifique Sud

 

La dernière édition de Blog Appétit m’avait laissée toute rêveuse… « Aahhh, ohhh », des fraises et des asperges, partout… Enfin, partout chez les autres, car je ne me sentais pas de taille…
Cette édition, je me lance, surtout qu’avec les kilos de tomates que mon voisin m’a donnés, il y avait une petite voix en moi qui disait « Eh ben, il te manque plus que les sardines… ».
Alors ni une ni deux, j’ai décidé de me mettre au boulot (tiens, ça me changera…) et d’envoyer Doudou m’acheter une douzaine de sardines.
Oui mais voilà, mon Doudou d’amour, tout novice qu’il est en demande de sardines à la poissonière, me les a ramenées, sourire aux lèvres et très fier d’avoir participé au concours, lui aussi…

« Mais, mais… Mais Doudou!!! Tu lui as pas demandé de les vider???!!! » (Vous avez senti la panique dans ma voix? C’est normal…)
« Mais… Elle aurait pu me le proposer quand même! »
Mon cher Doudou, tout naïf, qui croit que la gentille dame va lui proposer de vider ses sardines alors qu’il y a une queue de 203 mètres devant son étal…
« Ben c’est simple, c’est toi qui t’y colles! » (Oui, la honte sur moi, mais c’est ce que j’ai dit…)
Et il l’a fait…


Mais bien sûr, j’ai été obligée de repasser derrière, en éloignant le plus possible les bestioles de mon nez, et en fermant à moitié les yeux (encore une fois, je m’avère être la honte de mon île natale… les vraies filles des îles ne font pas tant de chichis avec les poissons…).
Et, en essayant de retirer quelques arêtes, quelle ne fut pas ma surprise! Toute l’arête centrale, accompagnée de ses filoutes de copines gratouilleuses de gorge, m’est restée dans les doigts! Et je me suis retrouvée avec à la main une arête digne des meilleurs cartoons! (vous savez, quand le chat a un squelette de poisson qui lui sort de la bouche alors qu’il dit « Un poisson? Quel poisson? J’ai pas mangé de poisson… »)
Et voilà comment j’ai découvert que je savais lever les filets de la sardine!
Ni une ni deux, j’ai mis mes filets à mariner, et j’ai farfouillé dans mes placards et mon frigo pour savoir à quelle sauce j’allais les manger.

Et j’ai trouvé: du lait de coco, de la coriandre fraîche, les petites tomates cerises de mon voisin, du gingembre, ail/oignon, du citron vert, et des feuilles de bananier.
Les feuilles de bananiers, j’avoue, c’est pas souvent que j’en ai dans mon frigo, mais depuis mon retour du Caillou, je m’obstine à tout faire « Comme là-bas, dis! ». En l’occurence, ça tombait fort bien!

Filets de sardines aux tomates cerises confites en papillotes de feuilles de bananier.
– Faire mariner les filets de sardines dans du jus de citron vert, 1 càs d’huile, un tour de moulin de poivre 5 baies.
– Découper les tomates cerises en deux, les mettre dans un plat alllant au four, les arroser d’1 peu d’huile d’olive. Les mettre dans le four préchauffé à 150°, et les laisser confire doucement (si besoin, baisser la T° pour ne pas qu’elles brûlent.
– Pendant ce temps, faire caraméliser quelques rondelles d’oignons dans une poêle, avec 1 càc d’huile et 2 càc de sucre de canne.
– Etaler des feuilles de bananiers sur votre plan de travail (pour les assouplir un peu, les passer quelques secondes sur une flamme assez vive… les odeurs du Pacifique sont déjà dans votre cuisine…)
– Essuyer les filets de sardines légèrement, les disposer sur les feuilles de bananiers (on peut refermer les filets, ou les laisser ouverts).
– Déposer dessus: les oignons caramélisés, quelques tomates confites, 1 ou 2 rondelles de citron vert, du gingembre râpé.
– Arroser généreusement de lait de coco.
– Replier la papillote (c’est le moment un peu « Faut pas que j’ménerve« , car la feuille de bananier est un peu susceptible). La fermer à l’aide d’une brochette en bois.


Si on ne s’énerve pas, ça donne un petit paquet bien sympathique, que l’on glisse dans une cocotte allant au four à 200°, pendant environ 10 minutes 1/4 d’heure.

– Au moment de servir, découper le dessus de la papillote avec un couteau bien tranchant et sans dents.
Retirer la rondelle de citron cuite, et la remplacer par une fraîche.
– Parsemer le poisson de coriandre fraîche, et ajouter une lichette de lait de coco (un peu du lait s’est échappé pendant la cuisson, c’est normal et ça n’enlève rien au goût).
– Poser la papillote directement dans l’assiette (elle est si jolie et surtout, on s’est donné tellement de mal …)

Et voilà!
J’ai servi avec du riz gluant (j’adore ça), et bien entendu du piment!
Je n’en ai pas proposé à ma fille aînée (sa meilleure copine dormait à la maison, elles avaient choisi « Penne à la carbonara »!), mais ma cadette a vite flairé les odeurs délicieuses qui s’échappaient de ma cocotte.
« Nan, moi z’veux pas des pâtes, z’veux ça, là… »
Elle s’est léché ses moustaches de p’tit chat, et en a même redemandé!
Quant à Doudou, qui n’aime les sardines que bien grillées au barbecue et recouvertes d’une sauce vinaigre/échalottes, il a eu un sourire de contentement qui disait:
« Après l’effort, le réconfort« .
Autant vous dire que cette recette, messieurs mesdames, c’est bien à lui que vous la devez!! 😉

Dernière chose: pour ceux qui n’ont pas d’épicerie asiatique à portée de pieds, ou qui n’ont pas du tout envie de se lancer dans l’aventure « feuilles de bananier récalcitrantes », allez, ne faites pas la tête, j’ai pensé à vous!
D’abord, évidemment cette recette doit aussi marcher dans une classique papillote en alu (le goût particulier de la feuille en moins, mais les autres saveurs valent le coup à elles seules!)
On peut d’ailleurs très bien faire une papillote en alu, et simplement glisser dedans une feuille de bananier pour parfumer.

Voici la version « Sans papillote », j’ai simplement fait revenir mes deux derniers filets de sardines marinés à la poêle, en les badigeonnant d’un peu de gingembre. Puis je les ai déposés sur mon riz, et j’ai refait tout pareil: oignons, lait de coco, coriandre fraîche. Il ne manque que les tomates confites (j’en n’avais plus!), et c’est dommage car c’est vraiment meilleur avec!!
Moralité, la prochaine fois, j’en ferai plus… et je les mettrai dans un bocal pour en avoir un petit temps sous la main (elles étaient déjà délicieusement sucrées crues, alors confites, je ne vous dis pas…)

À propos de Véro

Maman, maîtresse et cuisinière. Ce blog suit mes aventures culinaires depuis 2006. Bordeaux, Java, Nouméa, tout ça dans ma cuisine ! Cuisine du monde, cuisine de grand-mère, cuisine du coeur... Bienvenue !
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