Le défi des biscuits #6 – Alice’s amazing chocolate chunk cookies

Bon, alors cette classe de mer.

C’était trop génial. C’est vrai que c’est beaucoup d’organisation, de papiers à remplir, de prise de tête avec les collègues… De réunions, de mots à faire passer, de budgets à calculer… De mails à envoyer, de courses à faire, de parents à rencontrer… et toujours l’angoisse d’en perdre un en route ! Mais chaque année, quand j’y suis, je me dis que ça valait vraiment le coup…

Le seul problème, dans mon métier, c’est qu’on a beau être avec des gosses de dix ans toute la journée, on n’est pas là pour être leur copine. On s’entend bien, on plaisante, mais à un moment il faut toujours plisser les yeux, croiser les bras, et dire « Réfléchis, regarde-moi bien et redis-moi ça droit dans les yeux ? » (cette dernière phrase est en général le moment où ils finissent par me dire la vérité, parce qu’ils me connaissent bien et qu’ils n’osent jamais me mentir droit dans les yeux, ces petits malins). On a beau avoir une relation vraiment chouette avec ses élèves, on ne peut pas se permettre de trop lâcher prise.

En classe de mer, on peut, un petit peu.

Parce que pour une fois, c’est la vie qui se charge d’enseigner ses leçons.
Quand le moniteur dit de changer de côté, de lâcher la grand voile, de débloquer le bout pour pouvoir tourner, s’ils n’écoutent pas, ils dessalent.  C’est aussi simple que ça.
Et après m’être assurée que le bon nombre de têtes flottent à la surface sur leur gilet de sauvetage, je peux passer à côté, rigoler un coup et leur lancer « Fallait écouter le moniteur, mes p’tits chéris ! » Je peux même leur balancer un peu d’eau à la figure, et les laisser croire qu’ils se vengeront de moi plus tard.

En classe de mer, je deviens Super Maîtresse pour les filles : celle qui reste devant la porte des douches pour être sûre que personne d’une autre classe ne va entrer, celle qui attrape les énOOrmes bêtes dans les placards et qui les jette dehors, celle qui se lève à deux heures du mat, qui essuie le vomi et qui dit « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave. Repose-toi maintenant« . Eh oui, cette année encore, un épisode vomi. J’ai l’habitude maintenant.

Finie la maîtresse qui corrige les cahiers, prépare les photocopies, vérifie les cartables et peste après les cahiers de liaison pas signés : je suis celle qui sert du coca pendant la boum, qui connaît par coeur les paroles des chansons des Black Eyed Peas, celle qui organise un tournoi de Doodle Jump sur son téléphone avec les gars au fond du bus,  qui prend en photo les mômes au lit à 8 heures du mat’ le dernier matin alors que tout le monde est bien dans le pâté, et qui ressort du dortoir en criant « Vengeance !!! hahahaha !!! » pendant qu’ils essaient de comprendre ce qui vient de leur arriver en clignant des yeux à cause du flash.

La classe de mer, ça vous rajeunit de 5 ans, facile.

Alors vous savez que j’adore prendre en photo la bouffe. Mais mes élèves en classe de mer, c’est autrement plus beau, je vous assure. Surtout quand ils dorment dans le bus du retour, la bouche ouverte, la tête de traviole, avec leur tête de tout petit môme à qui on demande de trouver des trucs aussi incroyables que des propositions relatives complétives du nom…

Quand on rentre de la classe de mer, l’ambiance en classe est incroyable. Je voudrais qu’ils ne partent plus jamais au collège, je voudrais les garder encore des mois. Cette année malheureusement, on est rentrés et on s’est faits cueillir direct par les évaluations nationales. Autant vous dire que certaines notions étaient restées sur la plage à Oléron, avec les coquillages, les méduses échouées et les squelettes d’hippocampes séchés.
J’ai fait semblant du contraire, mais je m’en moque bien.

Qu’est-ce qu’on en a à faire, des évaluations nationales, quand on a dix ans et qu’on a fait trois jours de voile avec ses copains ? Qu’est-ce qu’ils raconteront plus tard à leurs petits enfants, qu’ils ont eu tel pourcentage de réussite aux évals de CM2 ? Certainement pas. Moi j’espère bien qu’ils leurs raconteront que « quand ils avaient leur âge« , ils ont fait une classe de mer à Oléron, et que c’était un des plus chouettes moments de leurs années d’école…

Pour reprendre des forces après la voile (l’air de rien, j’ai bien dormi en rentrant à la maison, je devais avoir plus de fatigue accumulée que ce que je pensais), rien de tel que des bons cookies. Justement la recette que nous avons confectionnée avec Alice notre assistante d’anglais et les drôles pour financer (un peu) cette classe de mer. Un jour, il faudra que je vous raconte comment c’est de faire de la pâtisserie avec 29 gamins… ^^

Alice’s amazing chocolate chunk cookies

Pour une vingtaine de gros cookies
350g de farine – 1 cuillère à café de bicarbonate de soude (que j’ai remplacé ce jour-là par un demi-sachet de levure chimique) – 1 cuillère à café de sel – 220g de beurre demi-sel mou (oui, 220g, je sais… faut ce qu’il faut) (et attention, mou ça veut dire à température ambiante, malléable, pas fondu !) – 150g de sucre en poudre + 150g de cassonade ou sucre roux – 1 cuillère à café d’extrait de vanille (ou poudre de vanille) – 2 oeufs – 300g de chocolat en pépites (tablettes de choco que je découpe au couteau, sinon ça coûte la peau des fesses, franchement !)


– Préparer vos chunks de chocolat : je coupe chaque carré de chocolat en 4, en utilisant bien le poids de mon corps pour faire levier sur le couteau (ahahaha, qui est-ce qui est contente de ne pas avoir perdu les 3 kilos de l’hiver ??? ^^)
– Dans un saladier, mélanger la farine, le sel et le bicarbonate de soude.
– Dans un autre saladier, mélanger le beurre ramolli, les sucres, la vanille, jusqu’à ce qu’ils forment une pâte crémeuse. Ce n’est pas le plus reposant pour les biscottos !
– Ajouter les oeufs tout en mélangeant, puis incorporer progressivement la farine, et enfin les grosses pépites de chocolat.
– Rouler la pâte en gros boudin : elle est assez collante, je me sers soit d’une feuille de cellophane, soit d’une feuille d’alu pour lui donner la forme que je veux.
– Faire reposer ce boudin au frigo une bonne demi-heure. Avec les enfants nous avons zappé cette étape de repos parce que pas le temps, et nous avons directement fait des tas avec la pâte et des cuillères à soupe. Ça marche aussi très bien !

 

– Quand vous êtes prêts à faire cuire vos cookies (idéalement, juste avant de les dévore !!!) réchauffer le four à 190°.
– Découper le boudin en grosses tranches, les disposer  sur une plaque allant au four, recouverte d’une feuille silicone ou de papier cuisson. Disposer les galets de pâtes en quinconces, pour que l’air circule bien (réflexe à avoir en pâtisserie !).

Voilà ce que ça donne sans repos et façonnage à la cuillère :

Et voilà ce que ça donne avec le repos et le découpage de boudin :

Plus rapide et plus pratique une fois la pâte froide, bien sûr… Sinon ça colle aux doigts !

– Enfourner et laisser cuire entre 9 et 12 minutes, selon la taille de vos cookies et selon que vous les aimez tendres ou bien croustillants.

Et voilà !

Hmmmm… J’aurais voulu plus les prendre en photo, mais ce genre de choses ne font pas long feu, ni à l’école, ni à la maison ! 🙂

Bon, encore un bon mois à profiter. Et le grand concert traditionnel de fin d’année qui arrive ! Vous croyez qu’ils vont encore réussir à me faire pleurer ? 🙂

 

À propos de Véro

Maman, maîtresse et cuisinière. Ce blog suit mes aventures culinaires depuis 2006. Bordeaux, Java, Nouméa, tout ça dans ma cuisine ! Cuisine du monde, cuisine de grand-mère, cuisine du coeur... Bienvenue !
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6 réponses à Le défi des biscuits #6 – Alice’s amazing chocolate chunk cookies

  1. Ils ont l’air totalement addictifs !

  2. gracianne dit :

    Il est trop bien ce billet M’dame, tu m’as presque tire des larmes. J’aurais aime avoir une maitresse comme toi.
    Ma fille est rentree vendredi dernier d’une semaine de voyage scolaire, epuisee mais heureuse. Cinq minutes plus tard, je la retrouvais en larmes parce que ses copains et son maitre lui manquaient.
    Bien sur qu’ils s’en rappelleront tes gamins, tu m’etonnes!

  3. Andréa dit :

    oh les beaux cookies ! oui ouch la quantité de beurre, mais je sais d’expérience qu’ils sont délicieux comme ça 🙂
    sympa la classe de mer, merci de nous faire partager ces moments !

  4. marguerite dit :

    Lectrice de ton blog depuis quelques temps j’espère que quand ils seront en CM2 mes enfants auront une maitresse comme toi !
    En attendant je m’en vais tester ta recette de punch coco :-p

  5. vaness" dit :

    oooOOOh oui j’aurai moi aussi aimé avoir une maitresse comme toi et surtout j’aimerai que mes fils aient le bonheur d’en connaitre une comme toi dans leur vie scolaire!

    « le souvenir c’est le parfum de l’âme » G.Sand

  6. claire dit :

    C’est beau et ça a l’air bon et la classe de mer ça avait l’air chouette… Par contre « propositions relatives complétives du nom » je tique : les relatives commencent par un pronom relatif, les complétives par une conjonction ou locution de subordination, non ? (c’est la prof de français en plein dans ses fiches et ses manuels de collège qui parle).

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